lundi 16 août 2010

Le « nouveau » Maroc connaît sa première crise de croissance

3 secteurs clé du développement économique du « nouveau » Maroc (celui initié par Mohammed 6) semblent aujourd’hui connaître une crise de croissance. J’ai fait état dans une série d’article des problèmes prévisibles dans le domaine de l’immobilier de luxe au Maroc. On voit apparaître des questions similaires dans les domaines de l’offshoring et du tourisme.
Offshoring
Un article publié par 01 informatique en date du 21 février 2008 titrait : « Le Maroc connaît sa première crise de croissance ». L’article traitait le sujet de l’Offshoring (délocalisations des services informatiques) et mettait en avant les retard du Casaneashore. Le journaliste insistait notamment sur le volet ressources humaines : le manque d’ingénieurs provoque une hausse des salaires ce qui rend beaucoup moins attractive la destination Maroc.
Tourisme
Un article publié hier par Yabiladi fait état des inquiétudes qui planent sur la saison touristique 2008 :
Qu’est qui peut expliquer ce retour de manivelle ? Certains opérateurs du secteur déclarent que la formation des Ressources humaines (RH), largement déficitaires et négligées par les politiques publiques initiées jusqu’alors, est la cause majeure du désintérêt manifesté par les touristes. On parle de – 25% de touristes pour la seule ville de Marrakech (destination phare du pays).
A mon avis, le Maroc connaît une bien une crise de croissance et ce n’est pas surprenant. La politique volontariste, initiée à travers une communication plutôt bien menée, a permis de faire émerger le Maroc dans les médias occidentaux. Cette première phase est indéniablement une réussite. Les capitaux et les entreprises étrangères se sont intéressés au Maroc et sont venus, attirés par des promesses séduisantes. Il faut cependant maintenant passer dans une seconde phase. On le voit à travers le retrait progressif de FADESA au Maroc que même les grand acteurs peuvent prendre rapidement la poudre d’escampette.
3 volets me semblent à traiter rapidement.
1) La formation
Tout le monde le dit, le manque de ressources humaines formées est le principal problème du développement économique. C’est à mon avis le chantier prioritaire et peut être le plus difficile à mettre en œuvre car nécessitant une action dans la durée.
2) La justice
Le développement économique de ces secteurs se fera en grande partie grâce à l’apport des entreprises étrangères. Si on ne leur offre pas de cadre légal leur permettant de sécuriser leurs investissements et leurs collaborateurs, ils choisiront de s’installer dans d’autres pays. Le Maroc est en compétition avec de nombreux autres pays (voir à ce sujet l’article Fouad Mourtada : les contradictions du Maroc de M6).
3) La communication
Dans la première phase du développement économique du Maroc, la communication officielle a plutôt été efficace. On pouvait se permettre de faire du « bla bla bla » tant qu’il s’agissait de transmettre une vision. Aujourd’hui, alors que l’on est dans le concret de cette vision, il faut que la communication devienne plus concrète.
J’avais pris en exemple la communication autour du Casaneashore (le danger des effets d’annonce) ou l’on préfère publier des communiqué de victoire trichant avec la réalité. La conséquence est que les acteurs économiques ont de moins en moins confiance dans la parole officielle, et la confiance est le préalable a tout développement économique dans la durée …