jeudi 2 décembre 2010

Algésiras continue sa dégringolade face à Tanger Med

Le port d’Algésiras, premier port d’Andalousie et d’Espagne, frôle la crise. Le trafic de conteneurs de cette plateforme connait un recul important en 2010, une chute de 20% par rapport à l'année dernière. Premier responsable désigné de la chute de l’activité à Algésiras, le port de Tanger Med.
Vue aérienne du port d'Algésiras.Teleprensa.es
L’heure est grave à Algésiras. La situation du port d’Algésiras a été qualifiée de « critique » en début novembre par Manuel Morón, président de l’Autorité portuaire de la baie d’Algésiras (APBA). Ce dernier s’exprimait à l’issue d’une rencontre avec le nouveau maire de la ville, Diego Sánchez Rull, élu le 14 octobre 2010 en lieu et place de Tomas Herrera. Le président de l’APBA a indiqué aussi que les solutions de sortie de crise « ne peuvent pas attendre ». Et il y a de quoi, car les statistiques du trafic portuaire des derniers mois ont vu une baisse continue du mouvement des conteneurs en transit au corus du troisième trimestre.
Selon les mêmes données, au mois de septembre, les deux terminaux du port d’Algésiras ont vu transiter un total de 203 967 conteneurs, équivalent vingt pieds (EVP), ce qui représente 19,4% de moins qu'en septembre 2009.
Cette baisse de fréquentation d’Algésiras est le résultat du transfert par la multinationale danoise, Maersk Line, d’une partie de son activité conteneur vers d'autres ports. Principal concurrent : Tanger Med. Maersk Line, qui avait pris cette décision en mars 2010, avance comme raison de ces transferts le coût d'exploitation trop élevé à Algésiras. Et même le gel des taxes de 2009 cumulé à une réduction des taxes portuaires à Algésiras (introduite par une nouvelle loi sur les ports), n’ont pas permis à ce port espagnol de redresser la barre et renverser la tendance.    
En plus de la loi sur les ports, Madrid avait même choisi de miser sur le chemin de fer pour faciliter le trafic de marchandises à Algésiras, a expliqué Diario de Cadiz. Toutes ces mesures sont restées insuffisantes et n’ont pas permis le redécollage du port andalou.  L’ouverture d’un nouveau terminal exploité par le groupe Sud-Coréen Hanjin, n’a pas non plus eu de grand impact.  
Les responsables de l’APBA sont à pied d’œuvre pour donner une bouffée d’oxygène à leur structure, sachant que le port de Valence représente également un sérieux concurrent. En attendant, le port marocain rafle la mise et le secteur en Espagne s'inquiète de la future extension de Tanger Med qui aggravera cette crise en Andalousie.
Ibrahima Koné
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