mardi 26 octobre 2010

La plate-forme Maroc séduit les constructeurs

 
· Plus de 150 entreprises et 700 rendez-vous BtoB

· Renault réfléchit déjà à la phase II de son complexe industriel


· La stratégie Renault et sa politique des achats exposées


BIEN plus qu’une rencontre entre donneurs d’ordre et fournisseurs, Automotive Meetings Tangier Med (AMT) est en passe de devenir une plate-forme méditerranéenne de promotion du sourcing à partir du site Maroc. L’évènement a démarré jeudi 21 octobre dans la capitale du détroit en présence d’acteurs majeurs de la construction automobile (première monte). Parmi ces constructeurs, figurent notamment Renault Défense, Renault, Peugeot, Volkswagen, BMW, Mitsubishi, Mercedes Egypte, General Motors… Des majors de marques généralistes et premium. Ce sont surtout des constructeurs et donneurs d’ordre soucieux d’optimiser leurs coûts de production et de développer leur réseau de sous-traitance dans le sud de la Méditerranée. AMT 2010 a aussi la particularité de compter avec la présence d’associations professionnelles européennes, égyptienne, tunisienne… ainsi que des clusters automobiles en quête de partenariats et de développement d’opportunités d’affaires. Au total, plus de 150 entreprises marocaines et européenne ont répondu présent à l’événement. Plus de 700 rendez-vous ont été pré-programmés pour la phase BtoB.
Jusque-là, c’est Casablanca qui accueillait AMT. L’édition 2010 marque un tournant dans la mesure où les rencontres ont lieu à Tanger, non loin du projet de site de production de Renault qui s’étend sur 340 hectares. Un choix qui n’est pas fortuit puisqu’il intervient à une année de l’entrée en production de ce site appelé à produire 170.000 voitures dès 2012. L’usine de Renault devra passer ensuite à 400.000 unités par an en 2014. Dès l’ouverture de AMT, le management de la marque au losange a annoncé que les réflexions sont déjà entamées sur la Tanger II. Autrement, la seconde phase du projet qui consiste à produire 400.000 unités en 2014.
Le projet de Renault place ainsi le Maroc dans le club très fermé des pays producteurs et exportateurs de véhicules. L’ambition est de se positionner en tant que premier producteur et exportateur de voitures dans la rive sud de la Méditerranée avec quelque 500.000 unités par an et ce, dès 2015. «Soutenue par le Plan Emergence qui se déploie pour favoriser des partenariats et des investissements importants, le projet Renault… la plate-forme industrielle automobile marocaine est prédisposée à accueillir des projets importants et mieux répondre aux besoins de nouveaux consommateurs en matière de véhicules pour la région sud européenne, méditerranéenne, maghrébine et africaine», résume Mohamed Ouzif, directeur de l’Association marocaine pour l’industrie et le commerce automobile (Amica).
Représentant un investissement capacitaire global de 1 milliard d’euros, à lui seul le complexe industriel permettra la création de 6.000 emplois directs et 36.000 indirects.
De sources sûres, l’état d’avancement du site de production de Renault respecte le calendrier mis en place par le constructeur au losange. Une unité d’emboutissage vient d’être mise en place. Sauf que les périodes de fortes pluies sont souvent marquées par des arrêts fréquents du chantier.
Outre le complexe industriel de Renault, AMT a programmé des visites des principaux sites et installations industrielles de pointe de la région de Tanger. Parmi ces sites, figurent la zone franche (TFZ) qui emploie aujourd’hui plus de 30.000 personnes uniquement dans le secteur automobile, Automotive City ou encore le port de Tanger Med. L’enjeu est de démontrer, preuves à l’appui, les composantes d’un environnement favorable à l’investissement. Et surtout la proximité logistique des marchés européens dans un milieu compétitif en termes de main d’œuvre qualifiée.


In situ


LA séance plénière de jeudi d’Automotive Meetings Tangier Med a été consacrée à la présentation de la stratégie industrielle globale du Maroc (notamment le Plan Emergence) et au volet dédié à la plate-forme de l’automobile. L’événement a aussi été l’occasion de présenter la stratégie de Renault au Maroc, via le projet d’usine tel que perçu par le tout nouveau patron de Renault Maroc, la politique des achats du constructeur au Maroc et à l’international. Selon l’Association marocaine pour l’industrie et le commerce de l’automobile (Amica), «le programme de conférences tel que conçu et décliné permettra d’offrir à l’ensemble des participants des informations concrètes sur les aides, les développements initiés par le gouvernement marocain pour ce secteur prioritaire et surtout évaluer in situ les nouvelles infrastructures industrielles et logistiques qui seront mises à disposition».

Amin RBOUB 

Source :http://www.leconomiste.com