samedi 15 mai 2010

Gros paris de Geodis Wilson sur le Maroc








· Tanger Med, principal marché décroché

· Un chiffre d’affaires de 140 millions de DH en 2009


INTERVENIR sur plusieurs fronts tout en inscrivant sa démarche au cœur des chantiers stratégiques du Maroc. C’est en substance la politique suivie par Geodis Wilson Maroc. Tanger Med, TGV Tanger-Casablanca, logistique… sont autant de marchés investis par cette filiale du groupe français SNCF.
Implantée en 1980 au Maroc en tant que transporteur routier, Geodis Wilson Maroc opère aujourd’hui sur l’ensemble de la chaîne logistique. La diversification du portefeuille de l’entreprise a été enclenchée en 2005. Mais en dépit d’une conjoncture difficile, le logisticien a pu réaliser un chiffre d’affaires de 140 millions de DH en 2009. Aujourd’hui, l’entreprise mise gros sur la zone de Tanger Med en tant que principal vecteur de développement de son activité. «Nous comptons faire de ce site un hub régional pour la livraison des marchés européens, maghrébins et ceux de l’Afrique de l’Ouest», déclare Lionel Gruget, PDG du groupe. D’ailleurs, l’entreprise est implantée dans le complexe portuaire de la ville du détroit depuis 2009. Elle y exploite une plateforme qui s’étend sur une superficie de 7.000 m². Cette implantation a nécessité des investissements de plusieurs centaines de millions de DH répartis entre les loyers d’exploitation, les différentes installations, mais aussi les systèmes d’information. Les investissements du groupe Geodis sont appelés à évoluer car ils dépendent essentiellement de l’arrivée de nouveaux clients. En effet, «chaque nouveau contrat signé par l’entreprise se traduit par des centaines de milliers de DH d’investissement et la création de près d’une dizaine d’emplois», affirme Fayçal Smaili, directeur général adjoint de Geodis Wilson et directeur des opérations Wilson au Maroc.
Même si le groupe de logistique fait de Tanger Med le fer de lance de sa stratégie de développement, il étend son réseau sur tout le territoire national. Sa valeur ajoutée réside dans son positionnement qui lui permet d’assurer des prestations en amont et en aval des métiers de la logistique: transports routier, maritime, aérien, transit, entreposage, étiquetage et autres services à valeur ajoutée… «L’entreprise se propose d’offrir une prestation de bout en bout qui justifie sa présence à tous les maillons de la supply chain» soutient le DGA.
Ce qui revient à déduire que l’entreprise est directement exposée aux contraintes et autres faiblesses que connaît l’activité, principal frein au développement, les sites de stockage. La majorité des entrepôts sont inadaptés à l’activité d’entreprises structurées. Par ailleurs, les quelques plateformes conformes aux normes proposent des prix peu compétitifs. «Avec des tarifs compris entre 60 et 65 DH le m², ces entrepôts sont 5 à 10% plus chers que les espaces de stockage de la région parisienne», déplore Smaili. Le fret aérien pose aussi problème: «Les gares de fret sont congestionnées et ne correspondent pas aux normes d’exploitation», poursuit le directeur adjoint. Pour l’heure, Geodis fonde de gros espoirs sur la déclinaison du contrat-programme logistique qui vient d’être signé en avril dernier (cf.www.leconomiste.com). L’entreprise envisage d’ores et déjà de renforcer sa présence pour accompagner cette dynamique dans les métiers de transport, manutention, entreposage, stockage et autres systèmes d’information..

Othmane ARIDE

Source : L'economiste