mercredi 20 janvier 2010

Tanger: L’immobilier en perte de vitesse



· Le nombre de dossiers examinés revenu au niveau de 2004

· Montant total des investissements : 4 milliards de DH


L’euphorie immobilière qu’a connue Tanger ces dernières années touche-t-elle à sa fin ? Peut-être oui, peut-être non. En tout cas, les prémices d’une décélération sont là. Selon l’Agence urbaine de Tanger, c’est une nette régression que l’on constate sur la période s’étalant entre octobre 2008 et septembre 2009 et ce «tant au niveau des investissements qu’au niveau des projets examinés». Sur cette même période, le nombre de dossiers examinés a été de 4.312, soit largement moins qu’en 2004 à titre d’exemple. Pour la seule année 2008, dont l’exercice a été bouclé, le nombre de dossiers examinés a été de 5.800. La différence est d’autant plus notable au niveau des montants d’investissement. En effet, durant les neuf premiers mois de 2009, le montant total des dossiers a été de 4 milliards de DH. Pour la même période de 2008, ce montant a été de 7 milliards de DH. En 2007, année faste, il a été trois fois supérieur, atteignant les 20 milliards de DH. De même, il est noté une diminution de 40% du montant total des investissements des grands projets touristiques durant les neuf premiers mois de 2009.
Au niveau de la production, cette dernière a été elle aussi représentative. Sur la période octobre 2008-septembre 2009, le nombre d’unités de logement à produire a été d’un peu moins de 20.000. Un chiffre qui correspond à moins de la moitié de celles prévues en 2007 où ce chiffre avait atteint les 42.501.
Si l’effet de la crise est bien présent, l’Agence urbaine de Tanger avance aussi l’argument du caractère exceptionnel des années précédentes, 2007 en particulier. «Les indices positifs enregistrés auparavant en termes de croissance urbaine sont dus essentiellement aux effets conjoncturels favorables» de divers événements tels la candidature de Tanger à l’Expo 2012 ou encore l’effet TangerMed, note l’Agence dans son rapport moral 2009. C’est le cas aussi des grands projets touristiques de la côte atlantique, dont l’essentiel a été annoncé en 2007, ce qui se laisse sentir au niveau des chiffres.
En attendant l’annonce des résultats globaux pour 2009, les acteurs du secteur espèrent vivement une reprise de l’activité lors de cette année qui démarre. Le secteur commence à s’essouffler d’une longue traversée du désert qui dure depuis la mi-2008.

De notre correspondant, Ali ABJIOU