vendredi 2 janvier 2009

L'économie marocaine, plus robuste qu'auparavant, estime l'OBG

L'économie marocaine est beaucoup plus robuste qu'il y a quelques années, enregistrant un taux de croissance annuel de 4 à 5 pc entre 2000 et 2007, a indiqué le cabinet d'intelligence économique, Oxford Business Group (OBG, basé à Londres), dans son rapport-2008 consacré au Maroc.
Le groupe, qui a rappelé que le taux de croissance économique au Maroc s'est situé à 4,9 pc entre 2003 et 2007, a expliqué que l'activité économique est devenue beaucoup plus diversifiée avec le développement de nouveaux pôles industriels et des services et la réhabilitation du secteur agricole.
Le secteur des services représente un peu plus de la moitié du Produit Intérieur Brut (PIB) marocain, alors que celui de l'industrie contribue le quart du PIB, note l'OBG, ajoutant que le tourisme, les télécommunications et le textile restent les importants pôles de croissance au Maroc.
Le secteur agricole demeure le principal secteur de l'activité économique, représentant 14 pc du PIB, ajoute la source, soulignant, par ailleurs, les efforts des autorités monétaires marocaines de maintenir l'inflation sous contrôle et garder les taux d'intérêt à des niveaux réduits dans le but de soutenir l'investissement.
Le développement du Maroc est également fondé sur un modèle orienté vers l'exportation, indique le groupe, soulignant que le Royaume a pu gagner d'importantes parts des marchés à l'étranger.
Relevant certains défis relatifs notamment au renforcement du marché de l'emploi et des revenus et la diversification des exportations, l'OBG a souligné que le Maroc fait montre, à l'approche de la fin de première décennie du siècle actuel, d'une maturité accrue et, partant, peut être considéré comme un marché émergent.
Revenant sur le secteur bancaire, le groupe londonien a souligné qu'après une très bonne année en 2006, l'activité bancaire au Maroc a continué à croître en 2007 à la faveur d'un environnement économique propice.
En 2007, la croissance macroéconomique a été assez robuste, offrant ainsi un cadre favorable à une croissance dynamique des crédits bancaires, explique l'OBG, ajoutant que les avoirs globaux du secteur bancaire marocain ont augmenté de 21,6 pc contre 18,1 pc en 2006. La même source note, dans ce contexte, une hausse continue de la participation étrangère dans le secteur bancaire marocain.
Parmi les autres secteurs les plus dynamiques de l'économie marocaine, le rapport de l'ONG cite le marché des capitaux, dont la capitalisation a enregistré en 2007 une importante hausse de l'ordre de 40,5 pc pour totaliser 76,2 milliards de dollars contre 54,2 milliards en 2006.
La capitalisation du marché par rapport au PIB s'est également inscrite dans une tendance à la hausse comparable aux niveaux atteints par les économies développées du monde occidental, indique l'OBG, expliquant que les compagnies opérant dans les secteurs des télécommunications et de l'immobilier, qui s'accaparent tous les deux les deux-tiers de la capitalisation du marché, restent les principaux leaders du marché marocain des capitaux.
Le volume de l'activité en bourse a aussi augmenté d'une manière significative en 2007, atteignant 46,8 milliards de dollars, soit une hausse de l'ordre de 161,1 pc par rapport à 2006, note le groupe londonien, ajoutant que les professionnels estiment que cette tendance haussière devra se poursuivre, bénéficiant d'un climat macroéconomique positif et des derniers développements technologiques.
Enchaînant sur le secteur des assurances, l'OBG souligne que ce domaine financier vit au rythme d'une croissance dynamique, qui a propulsé le Maroc au niveau des plus grands marchés d'assurance au monde arabe aux cotés de l'Arabie Saoudite et des Emirats Arabes Unis.
Le taux de pénétration des assurances se situe aux alentours de 2,87 pc du PIB, indique la source, relevant que globalement le secteur des assurances marocain paraît déjà consolidé. Contrôlé par cinq grands opérateurs, le secteur est en train de s'ouvrir à la concurrence étrangère à partir de 2010, indique le cabinet londonien, expliquant que la consolidation des compagnies marocaines d'assurances devra renforcer la position des acteurs nationaux face aux concurrents étrangers.
Revenant sur la place du secteur du tourisme au sein de l'économie marocaine, l'OBG souligne que le nombre des touristes se rendant au Maroc a connu une importante hausse depuis le lancement de la vision 2010 en 2001.
Le tourisme, qui attire plus d'investissements par rapport aux autres secteurs, représente 6 pc du PIB national, indique le groupe, ajoutant que la capacité des hôtels et le nombre d'arrivées ne cessent d'augmenter.
Citant un récent rapport du conseil mondial du voyage et du tourisme, l'OBG prévoit une croissance annuelle du tourisme marocain de l'ordre de 4 pc en termes réels et ce jusqu'à 2017. Or, le Maroc fait face à la concurrence de partenaires régionaux comme la Tunisie, l'Egypte et la Turquie.
Ces pays sont en train de rattraper le Maroc, qui a pu réaliser une hausse au niveaux du nombre de visiteurs étrangers de l'ordre de 69 pc entre 2001 et 2007, indique la source, ajoutant que le Maroc, dont les marchés traditionnels se trouvent en Europe, s'est lancé à la conquête de nouveaux marchés notamment en Europe de l'est, au Moyen-Orient, au Japon, en Chine et dans les régions nord-est des Etats-Unis.
De nouvelles stations balnéaires sont en cours de construction grâce à d'importants investissements, en particulier sur la côte méditerranéenne, rappelle le cabinet, soulignant que le secteur du tourisme, qui dispose d'un grand potentiel, bénéficie du soutien du gouvernement.
Et de poursuivre que le Maroc, qui ambitionne de devenir un acteur mondial en matière de transport maritime, a investi des milliards de dollars pour l'amélioration des infrastructures.
Le gouvernement marocain est conscient qu'un système de transport efficace reste essentiel pour l'accélération de la croissance dans des secteurs aussi cruciaux que ceux de l'agriculture, du tourisme et de l'industrie, note le groupe, soulignant que le plan d'investissement marocain pour la période 2008-2012 prévoit un investissement de l'ordre de 16,3 milliards de dollars dans ce sens.
Le cabinet cite à cet égard le port Tanger-Med et la mise en place d'une ligne ferroviaire à grande vitesse entre les villes de Tanger et Casablanca ainsi que le renforcement et l'élargissement du réseau autoroutier et de l'aéroport international Mohammed V de Casablanca.
Le secteur du transport reste l'un des plus dynamiques au Maroc, relève la source, ajoutant que le renforcement des infrastructures aidera à coup sur le Maroc à concrétiser son ambition de drainer 10 millions de touristes par an à l'horizon 2010.
Analysant, par ailleurs, l'état de santé du secteur industriel marocain, le cabinet britannique a indiqué que ce secteur est bien placé pour continuer sur sa cadence positive, consolidant ainsi la croissance réalisée durant les dernières années.
En 2007, l'activité industrielle a enregistré une croissance de 5,5 pc, représentant une légère augmentation par rapport au taux de 4,7 pc réalisé en 2006, indique la source, ajoutant que la contribution du secteur au PIB national varie chaque année entre 25 et 35 pc selon la performance du secteur agricole.
Le secteur, qui emploie près de 21,1 pc de la main d'oeuvre, occupe une place de choix dans le cadre des efforts du gouvernement de juguler le chômage, observe le cabinet, soulignant que le secteur industriel marocain attire un niveau élevé d'investissements étrangers directs. 
Cette situation devra être renforcée suite aux initiatives lancées par le gouvernement marocain en vue d'améliorer le climat des investissements, en particulier dans les secteurs de l'off-shoring, de l'industrie automobile, de l'aéronautique, de l'électronique et de l'industrie agro-alimentaire.
Les secteurs des mines et des industries chimiques et pharmaceutiques sont d'autres activités industrielles importantes, poursuit la source, estimant que l'avenir des segments industriels marocains semble brillant particulièrement avec le lancement de nouvelles initiatives visant à rendre le pays plus compétitif sur le plan global.
Et le cabinet de souligner l'importance que le Maroc accorde à la dimension environnementale dans le cadre de ses efforts de développement intégré. L'adoption d'une telle approche soucieuse des aspects liés à l'environnement a donné lieu à de nouvelles opportunités d'investissements notamment dans le domaine de l'énergie renouvelable, a dit l'OBG, relevant que malgré les défis, le Maroc oeuvre pour conserver et protéger son environnement.
Ces efforts ont été reconnus lorsque la Fondation Mohammed VI pour la Protection de l'Environnement s'est vue décerner en 2007 le prix du "National Honorary Energy Globe" par le parlement européen, conclut le groupe.
Source : MAP