dimanche 21 décembre 2008

Renault : Coup de frein sur Tanger

Le chaud et le froid soufflent sur le projet d'implantation de Renault Nissan au Maroc. Le gouvernement marocain a démenti les rumeurs de report du projet automobile et confirmé que l'Etat mettrait 8 M€ dans un centre de formation relié à l'usine en projet. Toutefois la production de la Logan pourrait bien être retardée.

El Hassane Benmoussa, Secrétaire général du ministère de la formation professionnelle au Maroc.
MAROC.« La semaine dernière était annoncé le report du projet de l’usine de Renault Nissan d’un milliard d’euros à Tanger », a affirmé jeudi 18 décembre 2008 Jamal Bouoiyour, économiste à l’Université de Pau, interrogé sur les effets de la crise économique et financière internationale au Maroc.

L’économiste intervenait dans le cadre d’un Forum euro-méditerranéen consacré à l’enseignement technique et à la formation professionnelle qui se tenait à Marseille. Cette annonce n’a pas manqué de faire réagir El Hassane Benmoussa, secrétaire général de la formation professionnelle au Maroc, qui a aussitôt démenti l’information. « Je regrette ces rumeurs. Je viens d’appeler Renault qui a tout démenti », a-t-il souligné.

Le projet Renault Nissan sur Tanger Med porte sur la création d’une usine d’une capacité de production de 400.000 véhicules par an et qui devrait générer 36.000 emplois (6.000 en direct et 30.000 en sous-traitance). « Nous avons réalisé une étude de sourcing dans le pays. Nous allons construire un centre de formation à l’entrée de l’usine."

Renault Nissan se chargera de la formation

"Le centre qui se trouve sur un site d’1,5 ha sera opérationnel en mars 2010. Les personnes qui suivront la formation seront essentiellement des techniciens qui bénéficieront de deux mois de formation et d’adaptation à l’outil de production. Nous allons démarrer le chantier au premier semestre 2009. Nous avons signé un contrat de concession avec Renault Nissan qui se charge des équipements et de la formation. L’Etat marocain a investi 8 M€ dans ce centre », indique El Hassane Benmoussa.

Interrogée ce jeudi, la direction du constructeur automobile a indiqué que "le projet industriel de l'alliance Renault Nissan n'était pas remis en question. Par contre il est possible que la production de certains véhicules, de type Logan, soit retardée de quelques mois". La mise en production avait été annoncée pour fin 2010, début 2011. 
Source : http://www.econostrum.info

mercredi 10 décembre 2008

Algérie : le projet Cap2015, futur concurrent de Tanger Med en Méditerranée

Annoncé par Cevital en 2007, le projet de réalisation d'un hub portuaire et d'un pôle de compétitivité de dimension mondiale à Cap Djinet près d'Alger commence à prendre forme. Le groupe privé s'attèle à concrétiser ce projet gigantesque qui devrait contribuer fortement à réduire la dépendance de l'économie nationale vis-à-vis des hydrocarbures. Le projet a été présenté fin octobre à Londres au cours d'une rencontre économique sur le développement des investissements en Algérie. Les investisseurs étrangers ont montré leur intérêt pour ce projet en dépit du contexte actuel marqué par la crise financière mondiale.

«Nous avons réalisé les études de faisabilité et nous attendons uniquement le feu vert des autorités pour entamer la réalisation des usines prévues dans ce projet. De grands groupes étrangers sont fortement intéressés par ce projet», a affirmé à toutsurlalgerie (www.tsa-algerie.com) le président de Cevital, Issaâd Rebrab. «Le groupe Cevital n'est pas intéressé par la gestion du port en eaux profondes prévu dans Cap 2015. Nous sommes prêts à étudier la meilleure façon de construire ce port avec l'Etat. Par exemple, un partenariat public-privé. Cevital peut apporter ce savoir-faire dans la conduite et la gestion des grands projets pour construire le port rapidement, mais le port en tant qu'infrastructure ne nous intéresse
pas. Nous voulons concrétiser les projets industriels qui vont venir se greffer au tour de ce port», a ajouté M. Rebrab.

Intitulé Cap 2015, ce projet gigantesque nécessitera des investissements de plus de 30 milliards de dollars, selon M. Rebrab. Il prévoit la construction autour d'un port en eaux profondes de 20 kms de quais, soit six fois plus long que Tanger Med au Maroc. Ce port sera lié à une zone industrielle de 5.000 hectares qui accueillera des usines gigantesques de taille mondiale : le plus grand complexe d'aluminium au monde doté d'une capacité de 1,5 millions de tonnes par an, avec le géant mondial du secteur Rio Tinto Alcan, un complexe sidérurgique d'une capacité de 10 millions de tonnes qui produira même les aciers spéciaux, une usine de voitures d'une capacité de 350.000 unités par an, des unités de dessalement de l'eau de mer, une fabrique de containers, des centrales électriques d'une capacité totale de 3200 MW...

Le projet du complexe d'aluminium entre Cevital et Rio Tinto a déjà été finalisé et transmis à l'ANDI. L'engagement de Rio Tinto Alcan, géant mondial de l'aluminium, avec un chiffre d'affaires de 49 milliards de dollars (2006), témoigne de la viabilité économique du projet Cap 2015, selon M. Rebrab. Ces usines attireront des milliers de PME/PMI de sous-traitance, dans la fabrication de voitures, la transformation de l'aluminium et des produits pétrochimiques.

Enfin, le projet Cap 2015 devrait créer au moins un million d'emplois, et augmenter les recettes en devises de l'Algérie, avec des exportations de plus de 15 milliards de dollars à partir de 2015. Un chiffre qui pourrait doubler dès 2025 pour atteindre les 30 milliards de dollars par an, soit 15 fois plus le montant des exportations actuelles de l'Algérie hors hydrocarbures, selon les prévisions du président de Cevital. Le projet Cap2015 permettra à l'Algérie d'accélérer la diversification de son économie et de sortir de sa forte dépendance vis-à-vis des hydrocarbures, comme le préconise le président Abdelaziz Bouteflika.